Sophismes de la bien-pensance
Les formes de discrédit :
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Source : http://eric-verhaeghe.entreprise.news/2016/07/17/terrorisme-sophismes-officiels-eviter-questions-fachent/
Terrorisme: déjouez les sophismes de la bien-pensance
Pour éviter les questions qui fâchent en matière de lutte contre le terrorisme, le gouvernement et les bien-pensants qui le soutiennent multiplient les sophismes, c’est-à-dire les raisonnements faux mais qui paraissent juste. En voici une petite anthologie illustrée.
Jean-Marie Colombani et sa pente savonneuse
Dans une tribune publiée par Slate (le pure player dirigé par Jacques Attali), Jean-Marie Colombani, qui reprend ici mot pour mot les propos de François Hollande, explique qu’il faut soutenir le gouvernement, sans quoi:
le danger est, cette fois, celui d’une dislocation de la société française
Ce type de sophisme s’appelle une pente savonneuse: si vous demandez des comptes au gouvernement, la société va voler en éclat. La technique consiste donc à ne pas répondre sur le fond, mais à laisser craindre le pire. Cette technique est proche d’une forme d’argumentum ad consequentiam appelée appel à la terreur: Continuez comme ça, et les 7 plaies d’Egypte s’abattront sur vous.
Comment répondre à la pente savonneuse?
Évaluez les politiques publiques en matière de terrorisme conduit-il à une dislocation de la société française? C’est plutôt le contraire qui la disloque: accepter sans broncher des politiques qui provoquent la mort de centaines d’innocents, et protéger les incompétents qui les mènent.
Mediapart et sa reduction ad hitlerum
Dans un article marqué du sceau de la modération, Mediapart explique que les critiques contre le gouvernement émanent de la droite et de l’extrême-droite:
Dans la foulée du massacre de la promenade des Anglais, la droite et l’extrême droite ont dénoncé « l’impuissance de l’exécutif », et réclamé que « la vérité » soit enfin assumée.
La technique est simple et bien connue: elle consiste à suggérer que tous ceux qui demandent une évaluation de la politique anti-terroriste sont liés à l’extrême-droite, sous-entendu sont des avocats ou des suppôts du nazisme. Ce sophisme s’appelle la reductio ad Hitlerum, qui est une forme de déshonneur par association.
Comment répondre à ce sophisme?
L’argument est plutôt simple. Il consiste à rappeler que les démocrates ne peuvent indéfiniment laisser l’extrême-droite être la seule à utiliser les libertés publiques qui nous sont reconnues par la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. L’article 15 de celle-ci garantit à chacun la possibilité de demander des comptes au gouvernement.
Valls et son argumentum ad odium
Dans une interview au Journal du Dimanche, Manuel Valls utilise deux types de sophisme:
«Chacun connaît ma détermination, l’autorité est pour moi une valeur essentielle. Mais remettre en cause l’État de droit, remettre en cause nos valeurs serait le plus grand renoncement». Et d’ajouter : «La réponse à l’État islamique ne peut pas être la « trumpisation » des esprits.»
Le premier, qui consiste à accuser ses détracteurs de remettre en cause l’Etat de droit, est une généralisation abusive. On s’arrêtera surtout sur la « trumpisation » des esprits, qui procède de l’argumentum ad odium. Tous ceux qui ne pensent pas comme moi sont « trumpisés ». La technique est proche du déshonneur par association.
Comment répondre à Valls?
Il faut inlassablement répéter que c’est l’absence de réponse sur le fond qui conduit à des effets indésirables comme la « trumpisation » des esprits. Si les politiques acceptaient de rendre des comptes sur leurs choix et leurs décisions, les esprits ne seraient pas obligés de se radicaliser.
- Argumentum ad consequentiam
- Argumentum ad odium
- Reductio ad Hitlerum
- reductio ad absurdum
- point Godwin et https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Godwin
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Source : http://eric-verhaeghe.entreprise.news/2016/07/17/terrorisme-sophismes-officiels-eviter-questions-fachent/
Terrorisme: déjouez les sophismes de la bien-pensance
Pour éviter les questions qui fâchent en matière de lutte contre le terrorisme, le gouvernement et les bien-pensants qui le soutiennent multiplient les sophismes, c’est-à-dire les raisonnements faux mais qui paraissent juste. En voici une petite anthologie illustrée.
Jean-Marie Colombani et sa pente savonneuse
Dans une tribune publiée par Slate (le pure player dirigé par Jacques Attali), Jean-Marie Colombani, qui reprend ici mot pour mot les propos de François Hollande, explique qu’il faut soutenir le gouvernement, sans quoi:
le danger est, cette fois, celui d’une dislocation de la société française
Ce type de sophisme s’appelle une pente savonneuse: si vous demandez des comptes au gouvernement, la société va voler en éclat. La technique consiste donc à ne pas répondre sur le fond, mais à laisser craindre le pire. Cette technique est proche d’une forme d’argumentum ad consequentiam appelée appel à la terreur: Continuez comme ça, et les 7 plaies d’Egypte s’abattront sur vous.
Comment répondre à la pente savonneuse?
Évaluez les politiques publiques en matière de terrorisme conduit-il à une dislocation de la société française? C’est plutôt le contraire qui la disloque: accepter sans broncher des politiques qui provoquent la mort de centaines d’innocents, et protéger les incompétents qui les mènent.
Mediapart et sa reduction ad hitlerum
Dans un article marqué du sceau de la modération, Mediapart explique que les critiques contre le gouvernement émanent de la droite et de l’extrême-droite:
Dans la foulée du massacre de la promenade des Anglais, la droite et l’extrême droite ont dénoncé « l’impuissance de l’exécutif », et réclamé que « la vérité » soit enfin assumée.
La technique est simple et bien connue: elle consiste à suggérer que tous ceux qui demandent une évaluation de la politique anti-terroriste sont liés à l’extrême-droite, sous-entendu sont des avocats ou des suppôts du nazisme. Ce sophisme s’appelle la reductio ad Hitlerum, qui est une forme de déshonneur par association.
Comment répondre à ce sophisme?
L’argument est plutôt simple. Il consiste à rappeler que les démocrates ne peuvent indéfiniment laisser l’extrême-droite être la seule à utiliser les libertés publiques qui nous sont reconnues par la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. L’article 15 de celle-ci garantit à chacun la possibilité de demander des comptes au gouvernement.
Valls et son argumentum ad odium
Dans une interview au Journal du Dimanche, Manuel Valls utilise deux types de sophisme:
«Chacun connaît ma détermination, l’autorité est pour moi une valeur essentielle. Mais remettre en cause l’État de droit, remettre en cause nos valeurs serait le plus grand renoncement». Et d’ajouter : «La réponse à l’État islamique ne peut pas être la « trumpisation » des esprits.»
Le premier, qui consiste à accuser ses détracteurs de remettre en cause l’Etat de droit, est une généralisation abusive. On s’arrêtera surtout sur la « trumpisation » des esprits, qui procède de l’argumentum ad odium. Tous ceux qui ne pensent pas comme moi sont « trumpisés ». La technique est proche du déshonneur par association.
Comment répondre à Valls?
Il faut inlassablement répéter que c’est l’absence de réponse sur le fond qui conduit à des effets indésirables comme la « trumpisation » des esprits. Si les politiques acceptaient de rendre des comptes sur leurs choix et leurs décisions, les esprits ne seraient pas obligés de se radicaliser.
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