Leveraged loans
«Nous cherchons à extraire de la valeur sans augmenter le risque»
OPTION FINANCE - 27 NOVEMBRE 2017 - COMMUNIQUÉ
leveraged loans
Rémy Chupin, Head of Loans chez SCOR Investment Partners, explique comment s’adapter aux nouvelles conditions du marché des leveraged loans et quels segments privilégier pour bénéficier des meilleures opportunités.
Rémy Chupin, Head of Loans, SCOR Investment Partners
SCOR Investment Partners
En quoi, l’année 2017 marque un tournant ?
Le marché européen des prêts aux entreprises a enregistré une activité primaire historique depuis le début de l’année 2017 avec plus de 90 milliards d’euros d’émissions, soit une hausse de + 93 % par rapport à 2016. Même si une partie de l’activité s’explique par des vagues de refinancement des sociétés profitant de conditions de financement attractives, cet afflux de liquidités reflète l’appétit renouvelé pour ce marché des investisseurs en quête de rendement. Mais cette explosion du nombre d’intervenants n’est pas sans conséquence. La rémunération des prêteurs s’est réduite sous la barre des 4 % et le risque sous-jacent a augmenté. La documentation associée à ces financements a été en grande partie assouplie et le nombre de transactions sans covenants financiers (cov-lite) ne cesse d’augmenter.
Les conditions favorables à l’octroi de prêts sont-elles une source de risque ?
L’environnement macroéconomique en Europe continentale est favorable aux entreprises. De ce fait, nous n’anticipons ni à court terme ni à moyen terme une hausse du taux de défaut, notamment car les emprunteurs bénéficient aujourd’hui de conditions de financement exceptionnelles. Mais la conjoncture va forcément évoluer. Les entreprises pourraient alors voir leurs conditions de financement se dégrader et les taux de défaut augmenter. La généralisation actuelle des transactions cov-lite, qui ne permettra plus d’anticiper les négociations entre prêteurs et emprunteurs, aura un impact négatif, notamment sur les taux de recouvrement.
Avez-vous modifié votre philosophie d’investissement en conséquence ?
L’analyse fondamentale reste au cœur de notre approche d’investissement. Nos critères de sélection n’ayant pas été assouplis, nous avons fortement augmenté notre taux de rejet cette année. Mais nous sommes également très attentifs à la capacité de financement future des entreprises. Nous voulons être certains qu’elles soient en capacité de refinancer leur dette si les conditions de marché se dégradaient significativement. A titre d’exemple, nous tenons compte, même pour une transaction bénéficiant d’une part importante de fonds propres (supérieure à 50 %), des multiples d’acquisitions (multiple d’EBITDA) afin de nous assurer qu’ils sont raisonnables. En outre, nous privilégions les transactions présentant des covenants qui permettent de minimiser le risque de refinancement en forçant la baisse du levier par exemple. Notre travail d’analyse est de plus en plus conséquent. Notre équipe d’analystes dédiés est ainsi en train de passer de quatre à six personnes.
Est-il plus difficile d’extraire de la valeur sur ce marché ?
Il y a toujours de la valeur sur ce marché, mais la difficulté est de pouvoir l’extraire. Pour notre part, nous disposons de relations fortes avec les banques arrangeuses et les sponsors, mais également avec leurs conseils. Ce positionnement auprès des sociétés qui vont faire appel au marché ou qui seront mises en vente nous permet d’intervenir très en amont sur les projets et d’obtenir des conditions plus avantageuses.
Ces relations nous permettent aussi d’identifier des opportunités moins accessibles aux autres acteurs et ainsi sécuriser nos allocations.
En outre, nous avons une appétence au risque modérée, en ligne avec celle de notre maison mère SCOR. Nos portefeuilles sont le plus diversifiés possible. Notre approche de diversification porte sur le nombre d’émetteurs, les expositions géographiques et les dynamiques sectorielles. Nous essayons dans ce cadre d’identifier des secteurs qui, à terme, peuvent être sous pression comme actuellement celui de la distribution.
Quels sont vos axes de développement ?
Nous gérons plus de 1,3 milliard d’euros d’actifs exclusivement dans l’univers des prêts syndiqués de sociétés basées en Europe continentale. Nous voulons continuer d’accroître nos encours afin d’améliorer notre capacité de négociation et de trouver les meilleures opportunités. Nos deux derniers fonds offrent une exposition au «mid market».
Sur ces sociétés dont l’Ebitda est inférieur à 40 millions d’euros, les conditions sont attractives en termes de rendement sans pour autant sacrifier la rigueur de la documentation. Nous regardons d’ailleurs aussi des projets jusqu’à 10 millions d’euros d’Ebitda qui présentent les mêmes caractéristiques.
OPTION FINANCE - 27 NOVEMBRE 2017 - COMMUNIQUÉ
leveraged loans
Rémy Chupin, Head of Loans chez SCOR Investment Partners, explique comment s’adapter aux nouvelles conditions du marché des leveraged loans et quels segments privilégier pour bénéficier des meilleures opportunités.
Rémy Chupin, Head of Loans, SCOR Investment Partners
SCOR Investment Partners
En quoi, l’année 2017 marque un tournant ?
Le marché européen des prêts aux entreprises a enregistré une activité primaire historique depuis le début de l’année 2017 avec plus de 90 milliards d’euros d’émissions, soit une hausse de + 93 % par rapport à 2016. Même si une partie de l’activité s’explique par des vagues de refinancement des sociétés profitant de conditions de financement attractives, cet afflux de liquidités reflète l’appétit renouvelé pour ce marché des investisseurs en quête de rendement. Mais cette explosion du nombre d’intervenants n’est pas sans conséquence. La rémunération des prêteurs s’est réduite sous la barre des 4 % et le risque sous-jacent a augmenté. La documentation associée à ces financements a été en grande partie assouplie et le nombre de transactions sans covenants financiers (cov-lite) ne cesse d’augmenter.
Les conditions favorables à l’octroi de prêts sont-elles une source de risque ?
L’environnement macroéconomique en Europe continentale est favorable aux entreprises. De ce fait, nous n’anticipons ni à court terme ni à moyen terme une hausse du taux de défaut, notamment car les emprunteurs bénéficient aujourd’hui de conditions de financement exceptionnelles. Mais la conjoncture va forcément évoluer. Les entreprises pourraient alors voir leurs conditions de financement se dégrader et les taux de défaut augmenter. La généralisation actuelle des transactions cov-lite, qui ne permettra plus d’anticiper les négociations entre prêteurs et emprunteurs, aura un impact négatif, notamment sur les taux de recouvrement.
Avez-vous modifié votre philosophie d’investissement en conséquence ?
L’analyse fondamentale reste au cœur de notre approche d’investissement. Nos critères de sélection n’ayant pas été assouplis, nous avons fortement augmenté notre taux de rejet cette année. Mais nous sommes également très attentifs à la capacité de financement future des entreprises. Nous voulons être certains qu’elles soient en capacité de refinancer leur dette si les conditions de marché se dégradaient significativement. A titre d’exemple, nous tenons compte, même pour une transaction bénéficiant d’une part importante de fonds propres (supérieure à 50 %), des multiples d’acquisitions (multiple d’EBITDA) afin de nous assurer qu’ils sont raisonnables. En outre, nous privilégions les transactions présentant des covenants qui permettent de minimiser le risque de refinancement en forçant la baisse du levier par exemple. Notre travail d’analyse est de plus en plus conséquent. Notre équipe d’analystes dédiés est ainsi en train de passer de quatre à six personnes.
Est-il plus difficile d’extraire de la valeur sur ce marché ?
Il y a toujours de la valeur sur ce marché, mais la difficulté est de pouvoir l’extraire. Pour notre part, nous disposons de relations fortes avec les banques arrangeuses et les sponsors, mais également avec leurs conseils. Ce positionnement auprès des sociétés qui vont faire appel au marché ou qui seront mises en vente nous permet d’intervenir très en amont sur les projets et d’obtenir des conditions plus avantageuses.
Ces relations nous permettent aussi d’identifier des opportunités moins accessibles aux autres acteurs et ainsi sécuriser nos allocations.
En outre, nous avons une appétence au risque modérée, en ligne avec celle de notre maison mère SCOR. Nos portefeuilles sont le plus diversifiés possible. Notre approche de diversification porte sur le nombre d’émetteurs, les expositions géographiques et les dynamiques sectorielles. Nous essayons dans ce cadre d’identifier des secteurs qui, à terme, peuvent être sous pression comme actuellement celui de la distribution.
Quels sont vos axes de développement ?
Nous gérons plus de 1,3 milliard d’euros d’actifs exclusivement dans l’univers des prêts syndiqués de sociétés basées en Europe continentale. Nous voulons continuer d’accroître nos encours afin d’améliorer notre capacité de négociation et de trouver les meilleures opportunités. Nos deux derniers fonds offrent une exposition au «mid market».
Sur ces sociétés dont l’Ebitda est inférieur à 40 millions d’euros, les conditions sont attractives en termes de rendement sans pour autant sacrifier la rigueur de la documentation. Nous regardons d’ailleurs aussi des projets jusqu’à 10 millions d’euros d’Ebitda qui présentent les mêmes caractéristiques.
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